De l’utilisation du mode majeur dans l’improvisation musicale (1)

12 Mar 2014 | La pratique des gammes | 0 commentaires

De l’utilisation du mode majeur dans l’improvisation musicale (1)

par | 12, Mar 14 | La pratique des gammes | 0 commentaires


Bonjour chez vous…

La gamme majeure est une gamme facile à entendre mais difficile d’utilisation.

Il s’agit la première gamme enseignée dans les écoles de musique.

Même si l’on n’a pas fait d’études musicales poussées, on note que la plupart des chansons enfantines sont dérivées du mode majeur .

Au clair de la Lune, J’ai du bon tabac, A la pêche aux moules, Frères Jacques, sans oublier l’énigmatique souris (verte de son état), qui courait dans une herbe aussi verdoyante que dangereuse pour sa queue, n’en sont que de basiques exemples.

Ainsi donc notre oreille est très tôt formée à entendre cette couleur forte, joyeuse et triomphante. 

Lorsqu’elle est enseignée dans les écoles de musique (et dans les blogs), on la pratique souvent de façon conjointe, pas à pas, parfois brisée, mais on reste dans un/des systèmes(s) éloigné(s) du concept de l’improvisation musicale.
En effet, dans ces systèmes, ce sont surtout les doigts qui travaillent (au sens physique du terme… tel un Rafa, Djoko ou un Federer répétant cent fois la même frappe de balle en revers croisé court lifté sur la ligne).

Les doigts répètent, en les transposant, des séries de notes. Ces systèmes sont nécessaires, c’est ce que l’on nomme précisément la technique instrumentale au même titre qu’il existe une technique tennistique.

 

carrerachidmanou | Cours d'improvisation musicale en e-learning https://www.improvisation-musicale.fr

Comment pratiquer la gamme majeure ?

Dans cet article, je vous propose d’étudier un système original dérivé des méthodes de Jerry Bergonzi. En entrant dans ce système nous faisons intervenir l’oreille et la spontanéité dans une improvisation plus proche de la « réalité ».

Ce système nous donne l’occasion de créer en temps réel des phrases longues et cohérentes tout en restant dans la couleur majeure que nous étudions aujourd’hui.

Le principe est simple. 

Je vous expose ceci dans la tonalité de do majeur par souci de compréhension et de clarté, mais vous l’aurez compris, c’est beaucoup plus amusant lorsqu’on pratique ce système dans plusieurs tonalités.

Partons des sept degrés de la gamme majeure : do – ré – mi – fa – sol – la – si.
La note do se voit attribuer le chiffre 1, la note ré hérite du 2, la note mi reçoit le chiffre 3 et ainsi de suite pour le reste de la gamme.

Il s’agit de partager ces sept degrés en deux groupes distincts. Un groupe de trois notes et un groupe de quatre notes.

Pendant deux mesures, on improvise en utilisant le premier groupe de trois notes et pendant deux autres mesures, on improvise en utilisant le groupe de quatre notes. Ceci nous donne un cadre temporel fixe et équilibré entre les deux groupes.

L’objectif est de pratiquer de façon ludique, un jeu de questions/réponses où vous allez privilégier le travail de l’oreille, l’anticipation ou le retard rythmique pour jouer les bonnes notes dans le bon groupe et au bon moment.

Mais comment ces groupes sont ils constitués ?

Dans le groupe des questions, on trouve les degrés 2 – 4 – 7 de la gamme majeure. Il s’agit des degrés de tension.

Dans le groupe des réponses, on trouve les degrés 1 – 3 – 5 – 6 de la gamme majeure. Il s’agit des degrés de résolution, ce sont des degrés stables qui suggèrent le repos et la quiétude.  

Si l’on s’intéresse de plus près au groupe des tensions : 

Le degré deux résout vers 1 ou 3, (ça tombe plutôt bien parce qu’il est au milieu).
Le degré quatre résout vers 3 ou 5, (ben ça alors… lui aussi est pile au milieu). Le degré sept résout vers le 1 à l’octave ou vers le 6 (attention toutefois à cette option qui n’est pas toujours heureuse, le degré 6 étant le maillon faible de la chaîne… A vous de tester).

Pratiquez en vous amusant, transposez dans d’autres tonalités, utilisez le métronome pour bien définir le cadre temporel de deux mesures attribué à chaque groupe, faites des liens entre les deux groupes au moyen de chromatismes, sublimez vous, explorez, cherchez, creusez, trouvez votre truc, votre son, votre phrasé. Dans ce système de pensée, vous jouez constamment des intervalles qui ne vous seraient pas forcément venus à l’esprit si vous aviez pensé la gamme de façon linéaire et conjointe. Ceci vous donne l’occasion d’entendre la couleur majeure autrement.

J’espère que ces explications théoriques seront assez claires pour vous. Je vous résume tout ceci dans la vidéo ci-dessous.

Enjoy & Practice…

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