Improviser… Oui mais comment ?

3 Fév 2021 | Improvisation Musicale | 0 commentaires

 

 

Improviser… Oui mais comment ?

par | 3, Fév 21 | Improvisation Musicale | 0 commentaires

Bonjour chez vous…
Dans cet article, je vous présente la « philosophie » de ma formation intitulée : improviser… oui mais comment ?

Dans ma démarche, j’ai fait un certain nombre de choix pédagogiques. Il s’agit de s’adapter au plus grand nombre, et notamment les débutants. Pour les plus avancés, vous pourrez sauter des étapes et vous adapter à votre convenance.

Etre musicien (de jazz) improvisateur, c’est être un musicien capable de changer constamment ses habitudes. Il faut savoir s’adapter (le mieux possible) à toutes sortes de situations imprévues.
Un exemple qui peut-être, parlera à certains :

Vous vous donnez comme objectif de jouer dans une jam que vous fréquentiez jusqu’alors comme simple spectateur. Vous préparez un morceau précis avec rigueur et enthousiasme. Arrivé sur scène, le pianiste a oublié la moitié de la grille, le bassiste oublie de démarrer et le batteur prend un tempo deux fois plus rapide. Pire encore, une chanteuse s’invite sur scène mais ne connait le morceau que 1/2 ton plus bas que la tonalité originale. Le cauchemar…

Pour appréhender ce genre de situations assez fréquentes, il faut prendre l’habitude de changer ses habitudes.
Facile à dire mais comment faire concrètement ?

Dans les exercices que je vais vous proposer tout au long de cette formation, vous devrez avoir cette capacité, cette volonté et ce courage de changer vos habitudes acquises parfois depuis de nombreuses années. C’est un sentiment un peu frustrant, mais juste une étape à franchir pour aller plus loin vers un réel épanouissement musical.

Un exemple très concret : Si vous pratiquez vos gammes en partant toujours de la tonique, toujours en croches, en montant le tempo à des extrêmes parfois. Vous ne faîtes que bouger vos doigts (sentiment très agréable) mais vous ne faites pas de la musique, et lorsque vous vous retrouvez en contexte avec des musiciens avec pour objectif de créer une ambiance et transmettre des émotions, vous n’êtes pas armé car vous n’êtes pas habitués, vous oubliez le rythme, vous n’écoutez pas les autres, vous êtes tendu…

carrerachidmanou | Cours d'improvisation musicale en e-learning https://www.improvisation-musicale.fr

En conclusion, il faut pratiquer vos gammes et exercices comme on joue du jazz.
Avoir un objectif par séance de travail et changer le lendemain, même si la veille ça vous paraissait moyen.

Changer, changer, changer tout le temps, tout en restant dans un thème.

Souvenez vous toujours qu’en matière d’improvisation, souvent, ce qui bloque, c’est la pensée, ce n’est pas la technique.

Si vous lisez ces lignes, c’est que vous pratiquez un instrument depuis quelques années déjà. Vous savez déjà jouer, vous n’avez rien à apprendre au niveau technique (ou juste du détail), vous connaissez votre instrument et vous possédez une culture musicale.
C’est au niveau de la pensée qu’il faut agir pour progresser et éviter les blocages, les crispations et le découragement.

Pour finir avec mon dernier exemple : Si vous consacrez une séance de travail sur les gammes, vous pouvez envisager de les pratiquer en partant de la note la plus grave de votre instrument, pour aller à la plus aigüe.

Pour un saxophone ténor ou alto par exemple, vous pensez la gamme de do mais vous partez du si grave pour finir au Fa# aigu. Au delà de la difficulté technique, rien que dans la « musicalité » de la gamme, le son vous paraîtra étrange, nouveau, dérangeant, voire même excitant, alors que vous ne faites que jouer do majeur.
Si vous passez ensuite à la gamme de sol majeur, vous serez très attentif au Fa# (note modulante) au point d’être capable de l’anticiper et l’entendre en avance.

Et c’est exactement ce qu’on attend de vous en tant qu’improvisateur : entendre en avance les accords de la grille et anticiper les modulations.

Avant de vous présenter l’exercice du jour, un mot sur votre état d’esprit et votre organisation personnelle :

Ma recommandation est d’être organisé dans votre pratique, trouver sa routine, définir des objectifs et avoir une approche rationnelle.
Prenez l’habitude de noter votre programmation, vos exercices et vos idées sur un cahier d’écolier qui vous suivra pendant des mois, voire des années.
Prenez l’habitude d’enregistrer vos sessions, classez les par thème et par date pour pouvoir les retrouver, les réécouter ou les effacer.
Evitez de perdre du temps en répétant ce que vous savez déjà faire ou en vous obstinant sur un exercice trop difficile. Sachez lâcher prise en cas de difficulté, mettez de côté pour mieux y revenir plus tard.

Pratiquez lentement, c’est le grand secret. Épelez mentalement chaque nom de note, privilégiez la mémorisation.
Improviser, c’est comme raconter une histoire. Il faut des facultés de bonne élocution, de patience, savoir faire monter subtilement la sauce et entretenir une certaine forme de suspense.

Je vous propose un retour sur les « triads » pour commencer cette formation.

Si vous avez besoin d’un petit rappel, je vous invite à relire mes anciens articles sur le sujet :
Le choix du matériau dans l’improvisation musicale (2).

Téléchargez aussi le document de travail qui recense toutes les cadences par cycle :
La pratique des triades dans l’improvisation musicale (2)

Je vous propose d’utiliser la progression 6 du document intitulé « grilles ».
C’est une progression facile à penser car elle est chromatique (par 1/2 ton). De plus il n’y qu’une série possible (arrivé en haut, on n’a pas d’autre choix que de redescendre).
En revanche, c’est une progression difficile d’un point de vue technique, il n’y a pas de notes communes lorsque l’on passe d’une triade à l’autre.

Nous utiliserons beaucoup le triolet, rythme peu courant dans notre culture occidentale.

Encore une fois, soyez rigoureux et ne grillez pas les étapes :

Epelez mentalement chaque note, soyez en place rythmiquement, utilisez le métronome, enregistrez vous pour affiner, insistez sur les tonalités difficiles, démarrez de la note la plus grave pour aller à la plus aigüe, n’oubliez pas le son, pratiquez de façon « lyrique » même si il ne s’agit que d’un « vulgaire » exercice.

Soyez organisés : il n’y a « que » douze tonalités mais leur connaissance est indispensable pour la suite du programme.
Ne cherchez pas à faire toutes les tonalités dès le premier jour.
Pratiquez-en 4 le premier, notez les, puis 4 jours le jour suivant etc…

 

Enjoy & Practice !

Lire la suite de cet article

Translate »